Le syndrome fémoro-patellaire est une pathologie du genou très fréquente chez le sportif. C’est la blessure n°1 en course à pied et elle est aussi très répandue chez les cyclistes (35.7% des cyclistes élites). Les personnes non-sportives sont également touchées (22.7%), et il semblerait que ce soit encore plus important chez les adolescents (28.9%)1.
Il s’agit d’une douleur présente sur la partie antérieure du genou, aggravée par des exercices tels que le running, les sauts, la montée ou la descente des escaliers2. D’autres signes comme un gonflement du genou ou des craquements sont parfois présents. Comme tout syndrome, c’est un diagnostic large dont les manifestations varient d’une personne à l’autre. Le diagnostic se fait cliniquement, cependant l’imagerie peut être nécessaire afin d’exclure d’autres pathologies plus précises – atteinte méniscale, plica médiale – ou plus graves.
Origine
De nombreux facteurs peuvent expliquer l’apparition d’un syndrome fémoro-patellaire :
- Evolution de l’entrainement/activité/matériel trop brutale
- Biomécanique du pied et du membre inférieur
- Anatomie du genou
- Déficit de force musculaire
- Etat de fatigue, stress, anxiété
Traitement du syndrome fémoro-patellaire
Si l’on pensait que cette pathologie guérissait spontanément il y a quelques années, nous savons maintenant qu’il n’en est rien. Les traitements incluent généralement de l’exercice adapté ciblant pieds, genoux, hanches ou des combinaisons en fonction des besoins3.
Les semelles – pouvant- être temporaires – font partie des options de 1er plan et le bilan podologique détermine leur intérêt. L’utilisation de strapping peut également être bénéfique.
En association avec l’exercice, les semelles sont un traitement de choix, surtout si l’on peut observer lors de l’examen une réduction immédiate des symptômes lors d’un mouvement qui était douloureux.
Activités spécifiques
Pour les cyclistes, la taille de cadre et un réglage de la selle adapté (hauteur, avancée, inclinaison) sont essentiels. De mauvais réglages augmentent les forces compressives sur la patella et/ou perturbent le bon alignement du membre inférieur. Les utilisateurs de pédales automatiques, doivent être attentifs au type et à l’orientation des cales en fonction de leur morphologie. De la même que pour la selle, un choix inadapté en matière de degré de liberté ou d’orientation force le genou à travailler hors de son axe naturel.
En running, la chaussure est le matériel phare. Le modèle magique prévenant les blessures n’existe pas, voir cet article pour plus de détails. Cependant, des caractéristiques comme l’indice minimaliste ou la présence de rocker ont une influence sur la charge de l’articulation fémoro-patellaire. Enfin, la technique de course peut être optimisée en fonction des qualités physiques de chaque personne, de manière à soulager le genou.
En résumé, le syndrome fémoro-patellaire est une pathologie multi-factorielle, avec de nombreux axes de traitement. Une consultation chez un professionnel de santé permet d’établir le diagnostic puis d’adresser les facteurs en cause.
Références
[2] Crossley, K. M., Stefanik, J. J., Selfe, J., Collins, N. J., Davis, I. S., Powers, C. M., … & Morrissey, D. (2016). 2016 Patellofemoral pain consensus statement from the 4th International Patellofemoral Pain Research Retreat, Manchester. Part 1: Terminology, definitions, clinical examination, natural history, patellofemoral osteoarthritis and patient-reported outcome measures. British Journal of Sports Medicine, 50(14), 839-843.
[3] Willy, R. W., Hoglund, L. T., Barton, C. J., Bolgla, L. A., Scalzitti, D. A., Logerstedt, D. S., … & Beattie, P. (2019). Patellofemoral pain: Clinical practice guidelines linked to the international classification of functioning, disability and health from the Academy of Orthopaedic Physical Therapy of the American Physical Therapy Association. Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 49(9), CPG1-CPG95.